Salvador Dalí et le Musée du Prado : une longue fascination

  1. 1922
  2. 1922-1926
  3. 1940
  4. 1947
  5. 1948
  6. 1950
  7. 1951
  8. 1953
  9. 1958
  10. 1962
  11. 1973
© Salvador Dalí, Fundació Gala-Salvador Dalí, Figueres, 2018
© Salvador Dalí, Fundació Gala-Salvador Dalí, Figueres, 2018

Lucia Moni – Centre d'Études Daliniennes, Fundació Gala-Salvador Dalí

Durant sa vie entière, Salvador Dalí a entretenu une relation étroite avec le Musée du Prado. Défini par Dalí comme étant « incontestablement le plus beau musée de peintures anciennes du monde », le Prado et certaines des œuvres qu'il renferme - comme celles de Raphaël, Jérôme Bosch et Velázquez - sont devenues des références constantes dans l'œuvre de l'artiste.

En 1922, lors d'une visite au Prado, les toiles de Velázquez provoquent chez Dalí « l'impression la plus forte ». Plus d'un demi siècle plus tard, le cercle se referme avec la conférence qu'il prononce dans la salle Velázquez de ce même musée en 1973. Le jeune peintre en formation est désormais un artiste consacré.

Chronologie

1922

En septembre, Dalí passe l'examen d'entrée de l'Ecole Spéciale de Peinture, Sculpture et Gravure de la Real Academia de Bellas Artes de San Fernando de Madrid. Dans l'attente du résultat, et déjà convaincu qu'il sera admis, Dalí écrit à son oncle Anselm Domènech - un libraire de Barcelone qui le soutient et accompagne ses premiers pas d'artiste - pour lui faire part de ses premières expériences dans la capitale. La ville suscite son enthousiasme. Dalí lui explique que « l'impression la plus forte » lui a été procurée par une toile de Velázquez qu'il a vue au Musée du Prado.[1]

1922-1926

Jeune étudiant à la recherche de son propre style et intéressé par les avant-gardes, Dalí se nourrit d'art en visitant régulièrement le Prado. Il alterne les cours à la Real Academia de Bellas Artes et l'étude in situ, le dimanche matin, des grands chefs-d'œuvre : « Alors commença pour moi une période monacale, entièrement vouée au travail solitaire : visites au Prado, où j'analysais crayon en main tous les grands chefs-d'œuvre, travail d'atelier, modèles, recherche »[2]

Dans ses mémoires intitulées Vida en claro publiées en 1976, le peintre et poète José Moreno Villa, qui logeait à la Residencia de Estudiantes où habitait Dalí, rapporte le souvenir suivant : « Outre Federico [García Lorca], je me souviens aussi de Salvador Dalí, qui était tout son contraire. Maigrichon, presque muet, renfermé, timide (qui l'aurait cru ?), comme un enfant abandonné pour la première fois ou violemment séparé de son père et de sa sœur, la chevelure fournie, pas très propre, toujours plongé dans la lecture de Freud et des théoriciens modernes de la peinture. Sa vocation ne laissait aucun doute. En peu de temps, il fit sien ce métier et se souleva contre l'ambiance qui régnait à l'Académie de San Fernando. Il peignit de petits tableaux que j'emmenai un après-midi au Musée du Prado pour que les étudiants qui m'accompagnaient puissent comparer leur exécution minutieuse à celle des Primitifs flamands » [3]

1940

Au mois de juin, suite à l'occupation de Paris et à l'entrée des troupes allemandes à Bordeaux, les Dalí quittent Arcachon où le couple s'était réfugié après la déclaration de guerre contre l'Allemagne. Gala part pour Lisbonne préparer leur départ pour les Etats-Unis, tandis que Dalí fait une étape à Figueres et Cadaqués pour rendre visite à son père et à sa sœur. Il se rend ensuite à Madrid, où il reste quelques jours, avant de retrouver Gala à Lisbonne et partir avec elle pour New York.

En juillet, avant de prendre la route pour les Etats-Unis où le couple résidera de façon ininterrompue durant huit ans, Dalí éprouve le besoin de se rendre au Musée du Prado. Destino fait savoir que, pendant cette visite, le peintre aurait affirmé « être décidé à corriger la direction et la manière de sa peinture »[4] Ce qu'il fera. L'arrivée aux Etats-Unis marque l'ouverture d'une nouvelle étape, d'une renaissance qui coïncide avec l'écriture de son autobiographie, La vie secrète de Salvador Dalí et qui, comme il le déclare dans le catalogue de l'exposition de la Julien Levy Gallery en 1941 consiste à : « DEVENIR CLASSIQUE ! [...] Maintenant ou jamais»."[5]

1947

Dans le deuxième et dernier numéro du Dali News, un journal créé par l'artiste et entièrement destiné à promouvoir son activité et sa personne, il affirme : « Le plus beau musée du monde est le Musée du Prado, à Madrid »[6]

1948

En décembre, Dalí retourne au Musée du Prado en compagnie de Gala et de son cousin Gonzalo Serraclara. Se joint au petit groupe le journaliste Félix Ros qui documente cette visite d'une heure trente durant laquelle Dalí commente certaines œuvres, parmi lesquelles Le jardin des délices de Jérôme Bosch. L'artiste explique avoir offert 50 pésètes à un copiste pour qu'il réalise une copie de ce tableau qui, depuis toujours, le fascine, lui sert de modèle et inspire ses propres créations. La mort de la Vierge de Mantegna qui, d'après Dalí, obsédait son ami Federico García Lorca, attire également son attention. Devant la Sainte Famille à l'agneau de Raphaël, Dalí exprime son admiration en répétant « Génial, génial, génial ! »[7] et devant le Portrait d'un cardinal, autre tableau de Raphaël, il affirme que c'est là le meilleur portrait d'ecclésiastique qui ait jamais été peint. .[8]

Durant cette visite, l'artiste ne se contente pas de donner son opinion sur ces chefs-d'œuvre. Il explique aussi quels sont les éléments qui, dans certaines de ces œuvres, ont pu inspirer ses propres créations. Ainsi, on découvre que Les Lances ou La Reddition de Breda de Velázquez présente un espace vide qui permet de mettre en valeur la clé de la ville. L'artiste reprend le procédé dans L'expulsion du meuble aliment[9] ,  en ouvrant un espace rectangulaire dans le dos de la nourrice.

1950

Dalí écrit un article pour Vogue intitulé « To Spain, guided by Dalí » dans lequel il passe en revue le patrimoine historique, artistique et gastronomique des principales villes d'Espagne. Le Musée du Prado y est présenté comme étant  « incontestablement le plus beau musée de peintures anciennes du monde » qui, parmi ses trésors, renferme certaines œuvres de Raphaël figurant parmi « les tableaux préférés de Dalí »[10]. Dans ce même article, Dalí affirme que le meilleur guide de ce musée a été écrit par un esthète, Eugenio d'Ors, et qu'il a pour titre Trois heures au Musée du Prado (Tres horas en el Museo del Prado).

1951

Le 11 novembre, Salvador Dalí prononce la conférence intitulée « Picasso y yo »  (« Picasso et moi »), organisée par l'Institut de Culture Hispanique au Théâtre María Guerrero de Madrid, qui suscite un vif intérêt. La veille, Dalí reçoit les journalistes dans le bureau du directeur de la Biennale Hispano-Américaine. Le secrétaire de la Biennale et l'attaché de presse de l'Institut de Culture Hispanique sont également présents. Les questions des journalistes portent essentiellement sur la conférence que le peintre donnera le lendemain. Mais Dalí en profite pour aborder différents sujets qui l'occupent, comme l'importance d'un retour vers la tradition de la Renaissance. Pour finir, Dalí déclare que « devenir Président du Conseil d'Administration du Musée du Prado serait pour lui un honneur, mais que cela n'entre pas dans le cadre de ses activités »[11].Dans un autre article, on peut lire que Dalí a affirmé « que ce serait pour lui un grand honneur que de devenir directeur du Musée du Prado, mais que ses activités le conduisent alors sur d'autres chemins »[12].

1953

Salvador Dalí accompagne Jean Cocteau[13] au Musée du Prado à l'occasion de l'un des voyages en Espagne du poète et cinéaste français. Cocteau visite une première fois le Musée du Prado en juillet[14]avant d'y revenir en compagnie de Dalí, probablement en novembre. Ils deviennent tous deux d'assidus visiteurs du musée madrilène. Dans l'article intitulé Conversaciones con Jean Cocteau, paru dans Revista en novembre de la même année, César González-Ruano explique que, pendant son séjour à Madrid, Cocteau se rend chaque matin au Musée du Prado, un lieu qui le passionne : « Ce n'est pas un musée, c'est un boulevard »[15] déclare Cocteau qui, dans un autre article de la même revue, précise : « Au Prado, les femmes qui visitent le musée, les tableaux... tout existe, tout est vivant. Le Louvre est un musée ; le Prado est une maison, une demeure habitée par des génies »[16]

Dans ce même numéro de Revista daté du mois de novembre, Dalí s'exprime sur les raisons qui l'ont conduit dans la capitale : « Je suis venu à Madrid mû par le besoin urgent de contempler Les Ménines. Velázquez m'obsède »[17]

A l'issue de cette visite conjointe du Prado, les deux artistes tiennent une conférence de presse. Des années plus tard, durant une interview réalisée en 1977 par Joaquín Soler Serrano pour l'émission A fondo, Dalí livre quelques anecdotes sur cette journée.(19' 20'' - 21' 10'')

Voici un extrait de cette conversation :

Joaquín Soler Serrano :
Cela a été votre aventure la plus violente ?

Salvador Dalí :
Violente et classique, parce que je suis toujours excentrique et concentrique. La plus violente, c'est le jour où je suis allé visiter le Prado avec Jean Cocteau, qui possédait l'esprit français le plus raffiné. À la fin de la visite, il y avait une conférence de presse et un journaliste a posé la question classique : « Si le Prado brûlait, quelle œuvre sauveriez-vous ?» J'imaginais bien ce qu'il allait répondre, et qui était un plagiat grec. Il a dit : « J'emporterais le feu ». Les journalistes se sont alors tournés vers moi : « Et vous, qu'emporteriez-vous ?» J'ai pris un air très théâtral, j'ai fait mine de réfléchir et j'ai dit : «Dalí emporterait l'air, rien de moins que l'air, et tout particulièrement l'air contenu dans Les Ménines de Velázquez, qui est le plus bel air qui ait jamais existé». Bien évidemment, comme le feu ne peut être peint et que l'air est le personnage principal de la peinture, Cocteau lui-même s'est saisi de deux pailles à cocktail qu'il a placées sur son visage en forme de moustaches, en inclinant la tête devant le divin Dalí.[18]

“Des ‘Bacchantes’ pas comme els autres", La Dépêche du Midi, Tolosa, 15/11/1953.

1958

Aux alentours du 16 novembre 1958[19], Salvador Dalí visite le Musée du Prado en compagnie de Gala et de Miguel Utrillo.

En janvier 1959 paraît, dans Blanco y Negro, un reportage de Miguel Utrillo dans lequel il rapporte leur séjour conjoint à Madrid et leur visite au Musée du Prado. Concernant cette visite, Dalí déclare : « J'éprouve le besoin urgent, presque physiologique, de voir le Musée du Prado et le grand Velázquez. [...] Je veux terminer une copie du portrait de l'infante Marguerite de Velázquez, qui est déjà bien avancée. Pour l'heure, nous allons rendre visite à don Fernando Álvarez de Sotomayor, mon vieil ami que j'admire tant »[20]. Durant cette visite au directeur du Musée du Prado, Dalí demande l'autorisation d'accéder à la salle durant les horaires où le musée est fermé au public pour mettre la touche finale à sa copie du portrait de l'infante. C'est donc face au tableau de Velázquez que Dalí achève sa toile intitulée Velázquez peignant l'Infante avec les lumières et les ombres de sa propre gloire.[21]

“Dalí en zig-zag”, Blanco y Negro, Madrid, 10/01/1959.

1962

Francisco Javier Sánchez Cantón, directeur du Musée du Prado, signe la préface de Dalí de Gala, dans laquelle il souligne l'importance des connaissances de Dalí sur l'art de la Renaissance et l'influence des artistes de cette époque sur son œuvre[22] Pour Dalí, Francisco Javier Sánchez Cantón « a su [l'] interpréter non pas comme les gens s'imaginent [qu'il doit] être, mais comme [il est] réellement. » Il ajoute : « Et cela, soit dit sans modestie, me flatte. Et sachez que nous avons à peine échangé deux mots. Cela aussi a son importance ».[23]  

1973

Le 29 mai, dans la salle Velázquez du Musée du Prado, Dalí prononce la conférence « Velázquez y yo » (« Velázquez et moi »). À cette occasion, il présente le Portrait équestre de Carmen Martínez-Bordiú[24].  C'est un véritable spectacle, préparé dans les moindres détails : un employé du Musée du Prado s'approche du maître avec une palette et un pinceau et Dalí prie la Duchesse de Cadiz de bien vouloir s'assoir près de la toile que l'artiste achève en direct (de façon symbolique), en appliquant un dernier coup de pinceau sur le visage de la femme.

La presse de l'époque souligne le caractère exceptionnel de cet événement. Certains médias affirment que c'est la première fois que le Musée du Prado accueille une conférence[25] SCe show insolite fut certainement un moment unique dans l'histoire de la pinacothèque. Il se déroule en présence d'un public restreint, composé de nombreuses personnalités. La conférence se tient à l'initiative du Président du Conseil d'Administration du Musée du Prado et de José Luis Villar Palasí, ministre de l'Education et des Sciences. Elle est organisée par la Direction Générale des Beaux-Arts[26].

Après la conférence, quand on lui demande si les salles des musées doivent servir à autre chose qu'à la simple exposition des œuvres, le peintre déclare : « Indubitablement, si l'on ne veut pas que les musées deviennent de vieilles bâtisses mortes. Je souhaite que mon musée de Figueres soit un exemple de ce que j'affirme ici. Plusieurs salles y seront consacrées à l'art vivant du moment et à des événements culturels. Dans mon musée, la rencontre des artistes avec le public constituera un numéro essentiel. »[27]

Il propose aussi que les peintres aient la possibilité d'exprimer leurs idées dans le cadre de manifestations publiques organisées dans les musées : « Monsieur Dalí, faut-il interpréter votre conférence au Musée du Prado comme une tentative, ou un premier pas, pour inviter les autres peintres espagnols à vous suivre  à venir eux aussi exposer leur point de vue artistique ici même ? Pensez-vous que les musées peuvent servir à cela ? - Mon ami - répond Salvador Dalí-, c'est bien évidemment mon opinion et si cela ne dépendait que de moi, les salles seraient ouvertes à tous les peintres afin qu'ils viennent s'y exprimer...  Oui, je suis ab-so-lu-ment d'accord, dites-le ainsi».[28]

Salvador Dalí devant le monument de Velázquez, face à l’entrée principale du Musée du Prado, Madrid, dans les années 1970. Droits d'image de Salvador Dalí réservés. Fundació Gala-Salvador Dalí, Figueres, 2018
  1. Tornar amunt
    Lettre de Salvador Dalí à Anselm Domènech, publiée dans Salvador Dalí, lletres i ninots : fons Dalí del Museu Abelló, Museu Abelló, Fundació Municipal d'Art, Mollet del Vallès, 2001, p. 124-125 (traduit par nos soins).
  2. Tornar amunt
    Salvador Dalí, André Parinaud, Comment on devient Dalí, Robert Laffont, Paris, 1973, p. 64.
  3. Tornar amunt
    José Moreno Villa, Vida en claro, autobiografía, Fondo de Cultura Económica, Mexico, Madrid, Buenos Aires, 1976, p. 111 (traduit par nos soins).
  4. Tornar amunt
    « Secreto a voces », Destino, Barcelone, 24/08/1940 (traduit par nos soins).
  5. Tornar amunt
    Salvador Dalí, The Last Scandal of Salvador Dali, catalogue de l'exposition, Julien Levy Gallery, New York, 1941, dans Obra completa, vol. IV, Ensayos 1, Destino, Fundació Gala-Salvador Dalí, Sociedad Estatal de Conmemoraciones Culturales, Barcelone, Figueres, Madrid, 2005, p. 492 (traduit par nos soins).
  6. Tornar amunt
    Salvador Dalí, Dali News (1947), en Obra completa, vol. IV, op. cit., p. 574 (traduit par nos soins).
  7. Tornar amunt
    Félix Ros, « ¡Dalí visita el Museo del Prado! », La Tarde, Madrid, 14/12/1948 (traduit par nos soins).
  8. Tornar amunt
    Félix Ros, « Dalí en el Prado », Mundo Hispánico, Madrid, 02/1949.
  9. Tornar amunt
    Catalogue Raisonné de Peintures de Salvador Dalí, n° 372.
  10. Tornar amunt
    Salvador Dalí, « To Spain, guided by Dalí », Vogue, Greenwich (CT), 15/05/1950 dans Obra Completa, vol. IV, op. cit., p. 614-615 (traduit par nos soins).
  11. Tornar amunt
    « Dalí es partidario de la vuelta al Renacimiento », El Alcázar, Madrid, 10/11/1951 (traduit par nos soins).
  12. Tornar amunt
    "Salvador Dalí dice: 'la pintura española es la mejor del mundo'", Pueblo, Madrid, 10/11/1951. (Traducció nostra.)
  13. Tornar amunt
    Poète, écrivain, dessinateur et cinéaste français. Pour plus d'informations, voir : Montse Aguer Teixidor, Fèlix Fanés, Salvador Dalí. Álbum de familia, Fundació Gala-Salvador Dalí, Fundació "La Caixa", Figueres, Barcelone, 1998, p. 25.
  14. Tornar amunt
    « Una nota para el archivo, los días madrileños de Jean Cocteau », ABC, Madrid, 30/07/1953.
  15. Tornar amunt
    César González-Ruano, « Conversaciones con Jean Cocteau », Revista, 19-25/11/1953, p. 6 (traduit par nos soins).
  16. Tornar amunt
    Ángel del Campo, « Jean Cocteau », Revista, 19-25/11/1953, p. 1 (traduit par nos soins).
  17. Tornar amunt
    Ibídem, p. 13 (traduit par nos soins).
  18. Tornar amunt
    Joaquín Soler Serrano, Personajes a fondo, Planeta, Barcelone, 1987, p. 269 (traduit par nos soins).
  19. Tornar amunt
    Antonio D. Olano, « Aquí tenemos a Dalí », Los Sitios, Gérone, 16/11/1958.
  20. Tornar amunt
    Miguel Utrillo, « Dalí en zig-zag », Blanco y Negro, Madrid, 10/01/1959 (traduit par nos soins).
  21. Tornar amunt
    Catalogue Raisonné de Peintures de Salvador Dalí, n° 735.
  22. Tornar amunt
    Robert Descharnes, Dalí de Gala, Edita, Lausanne, 1962.
  23. Tornar amunt
    Miguel Utrillo, « En casa de Salvador Dalí », Blanco y Negro, Madrid, 15/09/1962 (traduit par nos soins).
  24. Tornar amunt
    Catalogue Raisonné de Peintures de Salvador Dalí, n° 868.
  25. Tornar amunt
    « Oráculo de Dalí en el Prado », El Ideal Gallego, La Coruña, 30/05/1973.
  26. Tornar amunt
    « Próxima conferencia de Dalí en el Museo del Prado », Faro de Vigo, Vigo, 23/05/1973.
  27. Tornar amunt
    Ramon Calanda, « Salvador Dalí, en improvisada rueda de prensa  », Las Provincias, Valencia, 30/05/1973 (traduit par nos soins).
  28. Tornar amunt
    Ignacio Carrión, « Dalí en el museo del Prado : Velázquez y yo », Blanco y Negro, Madrid, 09/06/1973 (traduit par nos soins).