Portlligat, on l’olivera, el mar i el vent dansen amb la Via Làctea

Cycle d’actions à la Maison Salvador Dalí de Portlligat, sous la direction de Marta Pol Rigau

Portlligat, point d’origine et de retour, constitue le noyau d’un univers que Salvador Dalí transforma en mythologie personnelle. Dans cet environnement à la fois minuscule et immense, la mer, l’oliveraie et le vent forment une géométrie essentielle qui structure son œuvre et sa pensée artistique. La Madone de Portlligat (1949 et 1950) en est l’une des manifestations les plus emblématiques : le visage et le corps ouvert de Gala deviennent une architecture de lumière et de vide, où les objets lévitent et où le monde se réorganise selon une nouvelle harmonie — celle de l’énigme qui unit le ciel et la terre.

Ce paysage que Dalí a transfiguré en espace de révélation trouve aujourd’hui une nouvelle lecture à travers trois actions contemporaines qui réactivent sa dimension symbolique et matérielle. Dans Ingràvida, d’Azucena Momo, le vent —force invisible et unificatrice du mouvement— devient agent de connexion humaine et cosmique, réactivant la danse universelle qui traverse l’œuvre dalinienne. Dans Collita, d’Isabel Banal, l’olivier devient emblème de permanence et de mémoire du lieu, un espace où la matière végétale conserve la trace du temps et du travail humain dans une perspective contemporaine. Enfin, dans Amanar, de Mireia Coromina, la mer s’articule comme une toile évoquant l’idée de la finitude de la peinture et engendre une ligne de tension qui traverse déjà de nombreuses toiles daliniennes, où l’eau devient espace de projection mentale et de formation de la forme.

Ces trois regards contemporains dialoguent avec l’imaginaire dalinien pour explorer la relation entre nature, corps et esprit, et placer le paysage de Portlligat comme un espace vivant de révélation et de création.

Marta Pol Rigau