Nouvelles. Prêt temporaire de l'oeuvre Depart. Hommage aux Actualités Fox

Figueres, le 13 Juillet 2012

La Fondation Dalí a présenté une œuvre de Salvador Dalí intitulée Depart. “Hommage aux Actualités Fox”, de 1926. Elle lui a été prêtée temporairement par une collection privée, avant son départ pour le Centre Pompidou, cet automne, à l’occasion d’une importante rétrospective sur Salvador Dalí.

À la faveur de ce prêt temporaire, la Fondation Dalí a réaménagé l’un des espaces de l’itinéraire du musée, situé dans la Tour Galatea, où sont également exposées six œuvres de son fonds, directement liées à cette toile : l’huile Venus et Marin et cinq dessins autour du même thème.

L’installation est visible jusqu’au 28 octobre, dans la Salle des Loggias du Théâtre-musée de Figueres.

Contexte d’exécution de l’œuvre
Les premiers succès de la carrière du peintre ont pour cadre Figueres et, surtout, Barcelone. Ville ouverte à la modernité et en pleine effervescence sociale, politique et culturelle, la capitale intéresse également Dalí en tant que source de thématiques picturales. N’oublions pas non plus les liens que le peintre entretient avec le milieu culturel et littéraire catalan de la seconde moitié des années vingt. D’une part, la juxtaposition des traits classiques et cubistes reflète le difficile équilibre entre partisans du Noucentisme et de l’avant-garde dans la Catalogne du moment. Les tableaux de Dalí mêlent avec naturel les plans unis et abstraits du cubisme tardif et les représentations néoclassiques : le personnage masculin de Vénus et un marin est une silhouette unie et spectrale, tandis que dans Hommage aux Actualités Fox le changement de proportions, la double figure du marin et les profils superposés des deux têtes introduisent une dimension d’ordre futuriste. D’autre part, Vénus et un marin (Hommage à Salvat-Papasseit), 1925, est dédié à Salvat-Papasseit, poète décédé en 1924, qui dans son premier livre, Poèmes en ondes hertziennes, exprime clairement la fascination qu’il ressent pour Marinetti, les futuristes italiens et, plus encore, pour Apollinaire.

L’œuvre montre un monde moderne, où le cinéma et le genre documentaire (avec pour média les Actualités Fox) sont ici revendiqués par un Dalí pré-surréaliste. Un Dalí qui affirmait, avec Sebastià Gasch et Lluís Montanyà, que le cinéma était une industrie et ne devait pas être inclus parmi les beaux-arts : « Le perfectionnement du cinéma obéit à un processus nettement et strictement industriel et anonyme. Sa beauté et sa poésie antiartistiques sont le résultat d’une standardisation absolument parallèle à celle des autres industries : l’automobile, l’avion, le phonographe, etc. » ; et il hissait les Actualités Fox (ainsi que les documentaires scientifiques) au rang de cinéma comique de l’époque.